Du 15 juin au 17 septembre 2017, e a u, exposition personnelle de Jarbas Lopes, sur un commissariat d’Elfi Turpin.
e
a
u
Voilà trois lettres qui titrent une exposition. Trois lettres en action, permutables, qui forment aussi un mot. e a u, eau. Et de l’eau, il en est bien question dans cette exposition de Jarbas Lopes. Elle est même là, descendant, parfois, l’escalier. Emportant avec elle, particules d’expositions, d’humains, d’organismes, d’histoires. Nettoyant l’espace et mettant le centre d’art en mouvement, laissé alors disponible à la pratique d’une pensée collective. Ici Jarbas Lopes est une liane. Il collabore avec le bâtiment. Il fait corps avec ses épais murs, ses longs couloirs, ses grandes fenêtres, ses habitants, son environnement, avec nous. Et nous sommes multiples. Il pense «avec», nous assouplit, teste notre conductivité, notre élasticité et notre résistance. Partout, il met la main, tissant ainsi des relations insensées. Et si le tissage relève d’une de ses technologies de prédilection—une technologie ancienne qui a permis aux humains de fabriquer des filets, sacs et autres contenants, et aux populations de se déplacer et de vivre en mouvement—le tissage apparaît en outre comme la métaphore d’une pensée des entrelacs, d’une pensée de l’embrouille presque. Jarbas Lopes pense avec les mains. Il fabrique des objets—peintures élastiques, peintures choc, peintures circulaires, peintures oraculaires, dessins prospectifs, sculptures praticables et instables, livres—qui relèvent de gestes spéculatifs, de gestes qui aménagent un imaginario capable de laisser venir la moindre utopie. c
r
a
c centre rhénan d’art contemporain, dans cet acronyme coule une rivière.
—Elfi Turpin, juin 2017.
L'exposition a reçu le soutien de l’Ambassade du Brésil en France. Elle a été réalisée avec la collaboration du Comité de Développement et de Promotion de la Vannerie, Fayl-Billot.