Le dimanche 17 novembre 2019 à 16h, performance Unfinished Sentence par Tarek Lakhrissi.
«Tu sais si j’écris c’est aussi pour être un peu plus réelle ou me rapprocher un peu d’un réel, je ne me sens pas tellement exister quand je n’écris pas, alors j’ai appris à écrire pour mieux flirter avec le réel et rester en vie (peut-être), ça me permet de voir les choses un peu en biais, un peu en vrai, d’arriver à relire et à relier des histoires classiques par exemple et recopier les phrases une à une pour enfin mieux les déchirer et les anéantir. Écrire, c’est se répéter. Il y a des répétitions qui te rendent encore une fois irréelle, c’est là où je disparais dans ma fantaisie, dans mes personnages, mes chairs, mes espaces blancs, mes virgules, mes lettres, etc. Il se passe tellement de choses entre les mots. J’adore mentir aussi, c’est là où je me sens le plus libre, dans les mensonges. Mentir.»
—Tarek Lakhrissi, octobre 2019.
Avec Unfinished Sentence [Phrase inachevée], Tarek Lakhrissi a conçu une installation en alliance avec sa lecture des Guérillères interrogeant différentes formes de domination et de discrimination inscrites à la croisée du sexisme, du classisme, de l’homophobie et du racisme, notamment. Une bande son, réalisée en collaboration avec Ndayé Kouagou, agence génériques de séries pour adolescents, figures télévisuelles de Guérillères—Buffy ou encore Xena—et références au monde de la nuit. Elle constitue un espace occupé par un ensemble de lances, mi-armes mi-girouettes mi-signes. Plongée dans une lumière mauve, à la fois couleur du mouvement dans lequel Wittig a longtemps milité et allusion à la Lavender Menace, organisation féministe lesbienne fondée à New York en 1970, cette installation sera le lieu d’une performance dont l’écriture est insufflée par sa lecture des Guérillères.