Du 18 février au 13 mai 2018, IL PLEUT, TULIPE., exposition collective avec Pedro Barateiro, Simon Bergala, Elise Florenty & Marcel Türkowsky, Samir Ramdani, Melanie Smith, Jessica Warboys, sur un commissariat d'Elfi Turpin.
IL PLEUT, TULIPE. est une exposition qui s’est construite depuis les marges d’un cahier, là où vivent les signes, les mots, les images—des êtres virtuels existant en dehors de tout langage articulé.
IL PLEUT, TULIPE. est une exposition de l’ombre, pas que l’exposition soit cachée du soleil par quelque chose ou quelqu’un, (bien que des relations de domination soient redéfinies dans cette histoire), où que l’ombre soit celle, chinoise, manipulée par les hommes, mais plutôt que l’ombre ait une existence propre, au même titre que la pluie, la plante, l’animal, l’image ou le signe qui interagissent comme autant de subjectivités dans le monde.
IL PLEUT, TULIPE. associe des artistes qui se mettent à l’écoute de ces existants et de leurs rapports affectifs, des artistes hantés par des virtualités, aux voix minoritaires ou sourdes, avec lesquelles ils conversent ou font alliance.
IL PLEUT, TULIPE. envisage alors l’intersubjectivité entre les artistes, le public, des entités libres, comme le lieu même de la production artistique, faisant imploser le vieux duo nature / culture.
IL PLEUT, TULIPE. réunit Kevin, un gars de South Central, quartier populaire de Los Angeles, qui est touché par une passion pour l’art et qui a un rappeur dans la tête; des peintures désorientées qui vivent avec le désir de rendre visible des relations dans un espace où les différences, tout en se fréquentant, ne sont pas transparentes les unes aux autres; un film animé par les besoins, l’appétit et les pulsions de ses propres images; des corps colonisés et dévorés par l’austérité et un charançon; des peintures, nées de l’alliance de la mer, du vent, du sable, de la main et de pigments, sur lesquelles reposent des corps pétrifiés; une multitude d’êtres pris dans la conspiration de la même nuit d’été d’une banlieue japonaise tropicale.
IL PLEUT, TULIPE. est tout à la fois, un poème1 qui s’adresse à une fleur, à une chienne2, à un anagramme qui a perdu un L, et une chienne, une fleur qui s’adressent à un poème et à un anagramme qui a un L en trop.
—Elfi Turpin, janvier 2018.
1 Il pleut, Guillaume Apollinaire, 1916.
2 My Dog Tulip, J. R. Ackerley, 1965.
L'exposition a reçu le généreux soutien des Artisans du Son, Mulhouse.