Du 14 décembre 2003 au 1er mars 2004, Narcissus, exposition collective avec Gilbert & George, Annika Ström, Olaf Nicolai, Mathilde Ter Heijne, Matthieu Laurette, Alexandra Vogt, Erwin Wurm, Chantal Michel, Olivier Blanckart, Sarah Lucas, Gert Rappenecker, Maurizio Cattelan, Mat Collishaw, Piero Golia, Tony Mattelli, sur un commissariat d'Hilde Teerlinck.
Cette nouvelle exposition regroupe le travail de 15 artistes internationaux qui ont tous, à leur manière, exploré le thème de l’autoportrait. Loin de la conception classique que l’on peut avoir de ce genre, ils ont essayé de trouver de nouvelles façons, de nouveaux registres et formes contemporaines pour aborder cette thématique éternelle.
Gilbert & George sont présents dans cette sélection en qualité de parrains. Le travail photographique de ce duo célèbre d’artistes anglais peut se définir comme des mises en scène dandyesques où le couple joue toujours avec dérision le rôle principal. Les deux artistes italiens de l’exposition approchent le thème avec beaucoup d’humour noir. Piero Golia confronte le spectateur avec son propre squelette reproduit sur mesure, orné par les quelques traces susceptibles de l’identifier dans sa tombe: une bague et une dent en or. Maurizio Cattelan a ce même regard auto-critique. Il se présente comme une espèce de guignol, rangé sur un porte-vêtements pour la durée de l’exposition. La série d’instructions pour des attitudes souvent jugées incorrectes (illustrée par des images et des textes) créée par l’Autrichien Erwin Wurm ou la statue grotesque de l’Américain Tony Matelli sont également des approches où l’absurde prédomine sur un hommage glorifiant uniquement l’ego de l’artiste. Olivier Blanckart se prête à un jeu de cache-cache avec l’histoire. Les autoportraits qu’il nous présente sont en fait des reconstructions fondées sur des photos de célébrités artistiques et littéraires. Quant à l’œuvre de Mat Collishaw, elle montre l’artiste dans des situations qui rappellent l’image type, greffée dans l’inconscient de chacun, du jeune Narcisse. Olaf Nicolai développe des références autobiographiques en les transformant en des échos universels.
Gert Rappenecker est un artiste qui combine sa carrière avec sa profession de modèle. De cette double vie est né un projet récent où il enquête sur le pouvoir qu’on exerce sur notre propre image. Matthieu Laurette est interessé par l'utilisation qui est faite par la television de ceux qu'il appelle "real people" que ce soit comme invité a un talk show un jeu ou comme public sur un plateau... Alexandra Vogt est une jeune artiste allemande qui a choisi de mener une vie à la campagne entourée de ses six chevaux. Sa relation privilégiée avec ses animaux est la source des images autobiographiques et inédites qu’elle présente lors de cette exposition. Installée à Berlin, mais Suédoise d’origine, Annika Ström est une vidéaste qui nourrit ses créations de références directes à sa vie privée. Chantal Michel, originaire de Suisse, crée un monde personnel enclin à la rêverie où elle joue le rôle d’une fée nostalgique. Dans un esprit post-punk, Sarah Lucas utilise son propre corps afin de se questionner sur un féminisme radical, remettant en cause l’image de la femme dans la société actuelle en général. Mathilde ter Heijne nous entraîne dans son univers particulier: un théâtre schizophrénique.
—Hilde Teerlinck
Narcissus a reçu le soutien de Pro Helvetia—Fondation suisse pour la culture.