Du 3 septembre au 12 novembre 2006, Nouveaux horizons, exposition collective avec Virginie Barré, Katia Bourdarel, Martin Le Chevallier, Alain Declercq, Brice Dellsperger, Julien Discrit, Laurent Grasso, Clarisse Hahn, Elodie Huet, Patrick Jeannes, Vincent Labaume, Corinne Marchetti, Philippe Meste, Valérie Mréjen, Bruno Peinado, Frank Perrin, Fabien Rigobert, Amandine Sacquin, Bruno Serralongue, sur un commissariat d'Hilde Teerlinck.
Le Ministre français de la Culture a lancé récemment une campagne en vue de promouvoir l’art contemporain: «made in France». Une première exposition triennale a été organisée au Grand Palais sous le titre «La Force de l’Art». La mission de l’AFAA (l’association française pour l’action artistique) a été redéfinie et rebaptisée Culture France. Au printemps dernier, le Palais de Tokyo a accueilli un autre évènement majeur qui a mis l’accent sur les artistes vivant et travaillant à Paris.
Quand le CRAC Alsace a été invité à se joindre à cet effort, il nous a semblé que la seule contribution artistique évidente que nous pouvions apporter à ce projet d’envergure était de proposer des points de vue très individuels. C’est pourquoi nous avons décidé de produire une manifestation qui ne serait pas cantonnée à notre site géographique. Nous avons donc mis sur pied une exposition itinérante accompagnée d’une publication multilingue. En nous appuyant sur le réseau international que nous avons développé au cours de ces dernières années, nous nous sommes mis en quête de partenaires potentiels. Deux institutions internationales ont immédiatement répondu à notre appel: le MARCO (Museo Arte Contemporanea), à Vigo (Espagne) et le tout nouveau centre d’art, La Centrale Electrique/De Electriciteitscentrale, à Bruxelles.
Le travail des artistes invités à participer à l’exposition couvre un large éventail de la création contemporaine française. Le titre «Nouveaux Horizons» répond au désir de donner au public l’occasion de découvrir un vaste aperçu de la scène artistique française. Les artistes sélectionnés appartiennent à différentes générations et, bien que certains partagent le même intérêt pour certaines questions, chacun d’entre eux les développe d’une manière qui lui est propre.
Fabien Rigobert, Julien Discrit, Laurent Grasso et Martin Le Chevallier ont en commun d’être les enfants d’une génération dominée par l’influence des nouveaux médias. Leurs vidéos et leurs installations (interactives) embarquent le visiteur dans un voyage à travers un monde virtuel. Science et fiction se rencontrent pour se fondre en une sorte de troisième dimension.
Le travail de nos artistes femmes (Katia Bourdarel, Amandine Saquin, Virginie Barrè et Corinne Marchetti) nous transporte dans un «Wonderland»: une reconstitution irréelle composée de rêves de fillettes et d’imageries adolescentes, mélangés à des références à la bande dessinée et au pop art.
Clarisse Hahn et Valérie Mréjen traitent de thèmes sérieux et délicats, comme la foi et la religion, avec une approche quasiment documentaire. Le travail de Bruno Serralongue adopte des stratégies similaires à celles du photojournalisme. Et Elodie Huet utilise la vidéo pour procéder à une analyse aiguë de notre vie quotidienne.
Le sexe et la violence sont des thèmes omniprésents dans la société (dans la réalité—guerre, terrorisme—mais aussi au cinéma et à la télévision). Alain Declercq, Brice Dellsperger et Philippe Meste créent des œuvres qui montrent à quel point ces thèmes sont traités comme quelque chose de superficiel et de banal dans les médias.
Bruno Peinado, Vincent Labaume et Patrick Jeannes sont trois «outsiders» tant il est difficile de cataloguer leur travail, chacun ayant une approche très personnelle et à multiples facettes.
Frank Perrin, qui a créé l’image de couverture du catalogue, présente une série de joggeurs, sorte de métaphore de l’homme moderne, relié par le biais de son lecteur MP3 au monde qui l’entoure, où qu’il soit, ou bien perdu et solitaire au milieu d’une grande ville…
En tant que directrice du CRAC Alsace et commissaire de l’exposition, je souhaite remercier tous les artistes, institutions et individus (particulièrement Inaki Martinez, Pascale Salesse, Fabienne Dumont et les membres de mon équipe) qui l’ont rendu possible. Ce projet a pour but de faire découvrir à un public international la “force secrète” de l’art français et d’offrir à des artistes un peu moins en vue la perspective de “nouveaux horizons”.
—Hilde Teerlinck, juin 2006.