Du 19 juin au 16 septembre 2014, Der Leone Have Sept Cabeças, exposition collective avec Pedro Barateiro, Lothar Baumgarten, Mariana Castillo Deball, Henri Chopin, Natalie Czech, Dora García, Jean-Pierre Gorin, Runo Lagomarsino, Quinn Latimer & Megan Rooney, Matt Mullican, Musa paradisiaca, Clemens von Wedemeyer, Katarina Zdjelar et un ensemble d’œuvres de la Collection Marc & Josée Gensollen, sur un commissariat de Filipa Oliveira & Elfi Turpin.
“Pinit, putahtraletungay”
“Nis, Poto?”
“Liba Cabingoat, it”
“la moa, Poto?”
“Ya”
Der: C’est avec l’histoire de deux jumelles ayant inventé leur propre langage qu’a commencé cette exposition. Poto et Cabengo parlent un charabia qu’elles seules comprennent quand, à la fin des années 70, le cinéaste Jean-Pierre Gorin tente de saisir l’instant d’avant qu’elles ne perdent leur langage, d’avant qu’elles ne soient forcées de s’adapter à l’anglais.
Leone: En s’appropriant les mots de Gorin à propos de son film, cette celui des artistes—entouré d’un discours structuré—celui de l’institution, du curateur, du public, du marché, … Le langage, et dans ce cas l’art, peuvent-ils être considérés comme des actes subversifs?
Have: Yes, peut-être. Mais que disent-elles? Que disent-elles? Poto et Cabengo parlent peut-être d’exil et du poids du rêve américain. Car c’est exilées dans leur propre langage qu’elles rencontrent en Californie ce drôle de cinéaste qui quitte l’Europe, parle français en anglais et veut arrêter le temps, là où leur parole est restée cryptique. Il y a cette situation, presque un rapport à la migration et une forme de communication impénétrable dont les tenants sociaux, historiques, politiques, psychologiques ou esthétiques préoccuperaient les artistes de cette exposition. Que disent-ils ? Que disent-ils?
Sept: Les œuvres des artistes jaillissent comme des actes dysfonctionnels au regard d’une acception classique de ce que le langage est supposé être. Si elles se déplacent dans l’espace du langage, du texte ou de la parole, elles vont travailler, par exemple, avec les notions d’interprétation, de non sens et d’invention. Mais, ni Poto and Cabengo ni le langage ne sont les sujets de cette exposition. Ils agissent comme des métaphores ou des outils communs.
Cabeças: Dans cet horizon, cette exposition devrait générer des couches de discussions disruptives adressant des sujets introduits par les artistes et le public. Nous espérons. L’exposition est un lion à sept têtes. Un corps avec beaucoup de têtes.
Der: Avec Pedro Barateiro, Lothar Baumgarten, Mariana Castillo Deball, Henri Chopin, Natalie Czech, Dora García, Jean-Pierre Gorin, Runo Lagomarsino, Quinn Latimer & Megan Rooney, Matt Mullican, Musa paradisiaca, Clemens von Wedemeyer, Katarina Zdjelar.
Cabeças: Et un ensemble d’œuvres de la collection Marc et Josée Gensollen d’Ignasi Aballí, Absalon, Alterazioni Video, Carl Andre, Pierre Bismuth, Alighiero e Boetti, Marcel Broodthaers, Stanley Brouwn, Maurizio Cattelan, Jimmie Durham, Dora García, Mario García Torres, Kendell Geers, Liam Gillick, Douglas Gordon, Carsten Höller, Sofia Hultén, Art Keller—Collection Yoon Ja & Paul Devautour, Gianni Motti, Antoni Muntadas, Hans Op de Beeck, Gabriel Orozco, Philippe Parreno, Kelly Schacht, Tino Sehgal, Yann Sérandour, Marion Tampon-Lajarriette, Ian Wilson.
Have: Et aussi une lecture de Quinn Latimer & Megan Rooney, le 17 juillet à 19h.
Sept: Et enfin Une exposition qui bégaie: conférence de Vanessa Desclaux avec Jesse Ash, Sven Augustijnen, Anna Barham, Ben Cain, Agnès Geoffray, Will Holder, Dominique Petitgand, Linda Quinlan, Cally Spooner, le 21 septembre à 16h30.
Leone: Ya.
—Filipa Oliveira & Elfi Turpin, mai 2014.
L'exposition a reçu le soutien de l'Institut suédois, Paris, la fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne et du Consulat Général d'Allemagne, Strasbourg.